Le Conseil d’Etat a décidé de ne pas attribuer aux rillettes du Mans le label IGP qui protège la réputation d’un produit en fonction du territoire géographique où il est fabriqué.
Avec cette décision du Conseil d’Etat, le match entre les rillettes mancelles et les rillettes bretonnes a tourné en déconfiture pour les premières.
Le pourtant très réputé pot Sarthois, qui jouissait d’un droit exclusif d’appellation depuis 2007, était donné grand favori du marathon juridique entamé il y a 17 ans, sur fond de querelles de terroirs !
Les producteurs du cru réclamaient depuis longtemps une Identification géographique protégée (IGP) visant à rendre exclusives, au moins sur le plan européen, leurs légendaires rillettes de porc.
Pour info, rappelons que le jambon de Bayonne ou l’agneau de Sisteron bénéficient de ce label qui protège les produits alimentaires spécifiques liés à un territoire.
Las, les industriels bretons et tourangeaux ont engagé le bras de fer avec la Sarthe, estimant que les « rillettes du Mans » pouvaient tout aussi bien être fabriquées à Brest, Quimper ou Landerneau, et qu’après tout, les porcs bretons valaient bien les cochons du Maine !
L’empoignade s’est terminée au Conseil d’Etat, lequel vient de rendre une décision défavorable à l’Organisation des producteurs de rillettes du Mans et de la Sarthe (soit 19 cantons qui récalamaient protection) :
« Aucune qualité déterminée des matières premières utilisées ou des techniques de fabrication ne peut être attribuée à la seule zone ainsi délimitée »a considéré la haute juridiction.
En clair, cela signifie que les charcutiers sarthois n’ont plus l’exclusivité de l’appellation sur leurs pots de rillettes.
L’enjeu économique n’est pas négligeable, loin de là, compte tenu de la renommée gastronomique des incontournables « Rillettes du Mans ».